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Le dilemme du petit commerçant

Et on voudrait nous faire croire que nous sommes tous égaux ?

 

Je suis Julia Potel, dirigeante des boutiques FRANCIS BATT, spécialisées dans les Arts de la cuisine & de la table, et aujourd’hui je suis profondément indignée.

 

Après une carrière dans la grande distribution, j’ai quitté cet univers pour le retail, car je crois au -retour du- commerce de proximité, pour le lien social qu’il apporte, pour l’importance qu’il a dans les centres-villes et pour la dynamisation de l’économie française.

 

Mais ce mercredi 28 octobre, à 20h16, l’annonce me fait à nouveau l’effet d’une bombe. Après les gilets jaunes, les grèves des transports, la 1ère vague et ses conséquences, nous entrons dans notre 2ème confinement, 2 semaines, certainement 4, probablement plus. A la veille des fêtes de fin d’année.

 

Les restaurants & bars seront fermés, les commerces non alimentaires- aussi. C’est reparti pour un tour.

Retour en arrière, Jeudi 29 Octobre. On rentre dans la dernière ligne droite de l’année, la période de Noël !

 

Alors, pour nous, nos 2 boutiques de Paris XVIème et Neuilly-sur-Seine, c’est l’effervescence, les clients se ruent; casseroles, poêles, machines à pâtes, à pain, café, tout y passe ! Et ça fait du bien ! Sur un court instant. A 20h ça sera fini. Les annonces de notre Premier Ministre ne laissent plus de place au doute, le petit commerce doit baisser rideau.

Les portes sont fermées, le cœur lourd, jeudi soir ; les équipes sont prévenues. On s’organise, les uns au chômage partiel, les autres en renfort sur l’entrepôt de stockage pour un « boom » attendu sur notre site internet.

Mais non, il n’aura pas lieu.

Il n’aura pas lieu car si le problème est le même pour tous, les règles, elles, diffèrent, entre les petits commerçants et les « autres ».

Car les « autres » restent ouverts. Darty, Boulanger, Fnac.. Et la grande distribution, généraliste, Monoprix, Auchan, etc qui continuent à vendre NOS produits !

 

Commerce non essentiel pour nous, mais essentiel pour eux, au point de laisser ces rayons accessibles et piller le business des petits commerçants ? Livres, vêtements, fleurs, équipement de la maison..

 

Comment faire face à ce double dilemme ? Sanitaire, d’une part, car l’épidémie doit cesser de progresser, et nous sommes tous acteurs de cette lutte. Economique d’autre part, parce que nos PME déjà fragilisées par les précédentes crises sont au bord de l’asphyxie.

 

Depuis des mois, nous suivons scrupuleusement les protocoles sanitaires. Nous avons, largement, investi dans le matériel de protection, pour nos équipes, nos clients. Nous avons fixé des règles, que nous tenons. Est-ce vraiment chez nous, que l’épidémie progresse ?

 

Et chez "les autres" ? Si l’un prône qu’il ouvre son rayon informatique, pour l’équipement du télétravail, l’autre pour le SAV et la réparation d’articles, c’est finalement pour se battre contre un très – trop- grand concurrent : Amazon ; c’est lui qui a tout raflé dans l’acte I et qui pénalise l’économie française.

 

Contre Amazon quelles sont nos armes ? Notre implantation locale, c’est cela notre chance, c’est cela notre force. On nous en prive. Au pire moment de l’année.

Alors, oui, nous avons nous-aussi notre site internet, alors oui comme tous les entrepreneurs du pays, nous serons persévérants et résilients. Mais nous avons besoin d'aide.

Moi aussi, je soutiens les commerces "non essentiels". Car ce sont eux qui soutiennent l’économie française.

 

Nous devons rouvrir nos portes, en continuant à respecter les règles sanitaires. Nous devons rouvrir nos portes pour sauver nos entreprises. Et au-delà de nos entreprises, nous devons rouvrir nos portes pour sauver un mode de consommation réfléchi & vertueux.

 
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